Laurent DUFOUR

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Matériels numérique: Canon 5D mark III, Canon 1D mark IV, Fuji X-Pro1, Fuji X-T3, Fuji X100
Matériels argentique: Hasselblad 500 C/M, Minox GTE, Canon EOS 50E, Canon EOS 30V, Canon EOS 1V, Olympus OM1n, Konica Hexar 35mm f/2.0, Lubitel 175B, Canon AE-1, Fuji GSW 690 version III, Hasselblad XPAN

 

J’ai commencé à m’intéresser à la photographie avec mon grand-père, qui possédait un Leica. J’étais encore un gamin, je devais avoir 9 ou 10 ans. J’ai pratiqué ensuite très épisodiquement jusqu’à l’âge de 15 ans où j’ai arrêté. J’ai repris la pratique lorsque j’avais une vingtaine d’années, toujours pas très assidûment, avec des compacts argentiques Kodak®, ma marque fétiche à l’époque. Je prenais alors beaucoup de photos durant mes voyages, et à mon retour, n’ayant pas le recul ni l’expérience je passais par des laboratoires grand public, ce n’était pas forcement le meilleur choix au niveau des tirages.

Me passionnant de plus en plus pour cet art, et pour la photographie de rue, j’en suis arrivé au point de toujours partir le matin avec en poche ou dans mon sac, un appareil photo depuis plusieurs années.

L’important est de l’emmener avec moi, de l’avoir toujours à portée de main pour saisir un instant de cette vie parisienne dont je suis moi-même un acteur. Comme on le sait, c’est toujours dans les moments les plus anodins que le plus improbable se produit, ces « instants décisifs » tant recherchés. Mais pas seulement cela, car parfois la contemplation me guette, je ne la fuis pas, je la fais mienne. Je me mets dans la peau de celui qui découvre, de celui qui renaît à la vie.

J’arpente les rues avec ardeur, à pied, à vélo, en taxi, en métro, en bus, et j’atterris souvent dans des lieux auxquels je ne m’attends pas. Ainsi, je ne traque pas la belle image, j’essaie de capturer le temps, celui qui nous échappe

Étant parisien de naissance et fervent admirateur des photographes du courant « humaniste », je vous propose des photos de la vie quotidienne à Paris. Celle qui nous file entre les doigts sans que nous ne prenions la peine de la regarder. Ces petits moments que nous regrettons amèrement quelques années plus tard, une fois passés, et dont nous n’avons pas saisi l’importance au moment même où ils se déroulaient devant nos yeux.

Dans cette optique, tous les moments sont bons à capter. Tout est prétexte à une vie riche en rencontres, en lieux de villégiature, de troquets en bistrots, de cinémas en musées, d’un bus à un autre, d’un marché à un jardin, d’une rue bruyante à un lieu de solitude où le calme règne loin des grandes artères.

C’est cette vie-là que je veux vous montrer par mes photographies ici réunies. Nul besoin d’aller chercher un soleil lointain, la grisaille parisienne me convient très bien, et la photographie en noir et blanc s’y prête à merveille. Point de violences, point de misère dans mes photographies. Non, c’est une autre vision de Paris que je vous propose certes aseptisée diront certains, mais pour ceux-là les journaux télévisés et les grands quotidiens regorgent de ces faits divers.

Ma photographie ne sert pas à cela et je laisse cette tâche à d’autres photographes qui en ont fait leur spécialité. Moi, je veux vous montrer qu’une vie ordinaire peut être aussi appréciable qu’une pièce de théâtre dont le metteur en scène mais aussi le spectateur, serait vous-même.

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